Dans sa chasse aux milliards, Bercy étudie "toutes les pistes", assure Sophie Primas.

Sophie Primas, à Paris, le 19 juin 2025 ( AFP / MARTIN LELIEVRE )
Faut-il figer la facture? En quête de 40 milliards d'euros d'économies dans le budget 2026, le gouvernement étudie "toutes les pistes", y compris celle d'un gel des dépenses, a indiqué mercredi 25 juin la porte-parole Sophie Primas.
"Trouver 40 milliards, c'est très ambitieux" et "toutes les pistes sont étudiées, sans tabou", a affirmé la porte-voix de l'exécutif à l'antenne de franceinfo . Y compris donc celle d'une "année blanche", reconduisant les dépenses sans tenir compte de l'inflation: "Ce n'est pas une proposition qui est écartée, il faut la regarder comme les autres", a-t-elle déclaré.
"Vous connaissez, dans la situation politique actuelle, l'importance des propositions du Sénat"
C'est d'ailleurs "une hypothèse sur laquelle travaille le Sénat", dont le gouvernement "écoutera avec attention (les) propositions", a souligné la ministre, évoquant le "travail de fond réalisé sous la tutelle de Gérard Larcher et du rapporteur général aux finances Jean-François Husson. "Vous connaissez, dans la situation politique actuelle, l'importance des propositions du Sénat", a t-elle ajouté.
La chambre haute dévoilera en effet ses recommandations "début juillet", et son président Gérard Larcher estime mercredi qu'un "gel budgétaire peut être fait de manière intelligente", sans toucher "au régalien qui doit rester en dehors de l'épure".
Cette position est partagée par Mme Primas, notamment en matière de défense où "il faut suivre la loi de programmation militaire (qui) est une des données du budget de 2026, mais aussi de 2027 (et) jusqu'à 2030".
Pour autant le gouvernement "regarde évidemment les gros postes de dépenses de l'Etat", mais aussi celles de "la sphère sociale" où l'Assurance maladie prévoit une explosion de son déficit et préconise des remèdes drastiques comme la fin de prise en charge à 100% en cas de rémission de cancer ou un bonus-malus pour la prévention de l'absentéisme en entreprise. "Pour l'instant, c'est des propositions qui sont faites par l'Assurance maladie au regard du dérapage des dépenses de santé. Il y a ensuite un arbitrage politique", a éludé la porte-parole, renvoyant la décision à sa collègue en charge des Affaires sociales, Catherine Vautrin, qui "fera des annonces dans les deux jours qui viennent". Le Premier ministre François Bayrou doit dévoiler après le 14 juillet ses propositions pour réduire les déficits publics, avant la présentation du projet de budget 2026 dont l'examen parlementaire à l'automne s'annonce périlleux, avec un fort risque de censure.
6 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer